Allondon mars 2017

Un dimanche les pieds dans l'eau


Le temps est clair et ensoleillé ce dimanche fin mars. Je me convaincs de faire une petite virée sur les bords de l'Allondon, près des Granges Malval. Après avoir rangé ma voiture sur le parking près de la chapelle, déboule le garde faune. On eût dit qu'il m'attendait. Je lui présente mon permis et mon carnet de contrôle où j'ai inscrit scrupuleusement la date du jour ainsi que le numéro du secteur que je compte pêcher. Nous entamons la conversation. Il me dit que je suis le premier pêcheur qu'il rencontre en cette fin de matinée. C'est dire que pour lui, je suis une aubaine. Il est donc heureux de pratiquer une facette de son beau métier. Pendant que je glisse la soie dans les anneaux de ma canne, il me demande si je compte utiliser un streamer, je lui confie que mon choix se porte plutôt sur une mouche sèche. Du coup, dans mon carnet, il consulte les extraits de la nouvelle réglementation, et s'assure que cela ne pose aucuns problèmes. Tout semble en ordre, puis il me fait les recommandations d'usage, celle de ne pas remonter la rivière en marchant dans l'eau et surtout d'utiliser des hameçons sans ardillons. Cela va de soi, protection des Ombres, oblige. Il me souhaite une bonne pêche et, disparaît aussi vite qu'il est apparu. J'observe que l'Allondon est de mieux en mieux protégée, et je me dis que les agents chargés de la surveiller, font un travail formidable.
Je rejoins la rivière, juste au-dessous du pont des Baillets et Je commence à pêcher. L'eau est un peu haute et le débit assez rapide, je ne vois aucuns gobages. Je lance sur les calmes et prospecte également les bordures avec une imitation de Rhithrogena haarupi, autrement dit, March Brown. J'y crois, d'autant plus, que Je l'ai fabriquée moi-même. Et puis on ne sait jamais, pour un peu qu'une belle Fario en activité se décide à monter sur cette belle mouche. On reconnaît bien là, l'espérance et l'obstination du pêcheur.

Rhithrogena haarupi (source :http://www.scuolalanciomosca.it)


















Je continue ma remontée. Une centaine de mètres plus haut, sur le sentier qui longe le cours d'eau, alors que je ne m'y attendais pas, je me retrouve face à un vélo tout terrain. Son conducteur heureusement attentif, m'évite de justesse en faisant un gros écart. Il plante les freins, dérape, puis fonce dans l'eau où il roule une dizaine de mètre avant de reprendre le sentier, suivi de deux autres casse-cous. Plutôt que déambuler sur ce chemin, Je me dis, surtout après la frayeur que je viens de vivre, qu'il serait plus sûr de marcher dans l'eau.

Je continue d'avancer, tout en faisant des lancés roulés pour atteindre les postes qui, d'ordinaire, sont bien plus accessibles depuis l'intérieur de la rivière. Mais, pas le droit, le pêcheur, pour avoir les pieds dans l'eau, doit attendre le joli mois de mai. Avec cette manière de faire, on est  moins gêner par les buissons et les arbres, qui bordent en abondance le parcours.

Un peu plus loin, au détour d'un lacet, je rencontre "Papa" dans ses bottes en plastique. Il a subitement découvert, qu'il avait des talents de grand bâtisseur. Très inspiré, il empile des pierres pour faire une belle retenue, pendant que sa progéniture balance des branches mortes et des grosses pierres dans l'eau. Patou, le toutou heureux de jouer avec eux, fait des allers et retours en bondissant ça et là. "Maman" est contente et mitraille  tout ce joli petit monde avec son Smartphone.
Un peu plus haut encore, deux dames, perchées sur de grands chevaux, papotent, pendant que leurs magnifiques montures se rafraichissent les jarrets au milieu du courant.

J'arrive à la hauteur du pont des Granges, là, je découvre un groupe de personnes, équipé pour descendre le fleuve Colorado. Ils sont en train de mettre à l'eau une armada d'embarcations, il y a là, des canoës kayak, des bateaux pneumatiques, et même un canot en bois. Par endroit, Il n'y a pas assez d'eau pour permettre une bonne navigation, ça racle un peu le fond, alors on sort du bateau et à pied, on pousse, on tire, on fait de son mieux pour avancer.






























Inutile de vous dire qu'avec tout ce raffut le long de ce parcours, je n'ai pas touché un seul poisson. Mais, il faut bien que tout le monde puisse profiter de cette belle journée et s'amuse les pieds dans l'eau. Sauf moi, le pêcheur, qui paye pour ne pas en avoir le droit, C'est le règlement ! Et comme je l'ai déjà dit plus haut, il nous faut attendre le jolis mois de mai !

JBR

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